Par Mohcen Lasmar
Les lampions de la Cop26 (Conférence internationale internationale sur les changements climatiques) se sont éteints dimanche 14 novembre à Glasgow. Soit avec 24 heures de retard sur la date prévue pour la clôture de ce sommet réunissant 200 représentants de pays.
Pourquoi cette prolongation? Parce que la Conférence a trébuché sur l’épineuse question de l’enveloppe des 100 milliards de dollars promis au titre de « la justice climatique » aux pays pauvres qui sont aussi les premières victimes du réchauffement climatique. La question semble avoir été réglée et les 20 milliards de dollars manquant seront levés dès le début de l’année prochaine, annonce-t-on à l’issue de la Cop26, en prenant bien sûr la précaution d’ajouter: « si tout va bien ». Car tout ne va pas toujours bien et tout le monde a encore en mémoire la décision unilatérale de Donald Trump de se retirer de la Cop de Paris prétextant qu’il n’y avait aucune preuve scientifique d’une quelconque relation entre les émissions du CO2 et les changements climatiques!
Il est vrai que la course folle en avant financière et économique des grandes puissances, et pas uniquement des États-Unis, réduisait à chaque fois à zéro les espoirs d’arrêter le dérèglement climatique.
DES AVANCÉES DÉCISIVES
« Nous sommes à l’orée d’une catastrophe climatique » martèle Antonio Gutterrès SG de l’ONU, organisatrice du Cop26. Avant lui, quelques 220 revues médicales des mieux réputées dans le monde ont publié un rapport dans lequel elles annoncent que nombreuses maladies, qui vont des problèmes rénaux jusqu’aux cancers de la peau, sont provoquées par les changements climatiques. Et la situation va s’aggraver davantage si le réchaffement ne s’arrête pas.
Bien entendu, ce sont les pays pauvres qui paient les pots cassés d’un climat qui cause sécheresse et inondations mortelles provoquant au passage déplacements de populations et vagues d’émigration.Pour autant la Cop26 de Glasgow, n’est pas un échec. Son bilan considéré comme mitigé, elle a marqué quelques avancées notables dont la plus importante, à côté de l’accord sur l’aide des 100 milliards et celui de l’engagement sur la réduction de l’augmentation du réchauffement du climat à 1,5 degré Celsius, l’évocation pour la première fois de la responsabilité des utilisateurs des énergies fossiles. On se dirige donc vers la fin du pétrole et du gaz. Et ça change tout.
LA TUNISIE N’Y PENSE PAS
Dans moins de 10 ans il n’y aura plus de voitures roulant au carburant d’origine fossile, essence, mazout ou gaz qui sortiront des usines. Que fait-on en Tunisie pour être à ce rendez-vous historique?
Dans 10 ans- peut-être moins- les touristes qui voyageront en Tunisie exigeront un cadre, une nourriture et des loisirs répondant aux exigences environnementales. Que fait-on pour s’y préparer ?
Dans un avenir proche- très proche- nos produits notamment agricoles, auraient des difficultés à s’exporter s’ils ne répondaient pas aux conditions écologiques. Y travaille-t-on?
Dans peu de temps nos transporteurs, nos conducteurs d’engins, nos mécaniciens, nos agriculteurs…, déclarés appartenir à une époque révolue et mis sur la touche de la dynamique de développement. Pense-t-on à leur urgent recyclage?
A t- on pensé au risque que court notre pays d’être demain une casse à ciel ouvert où l’on viendrait se débarrasser à bon prix des derniers engins polluants ?Plus que tout autre pays africain, la Tunisie de par sa situation géographique qui la place à proximité de l’Europe, sa petite superficie mais aussi, de par sa nature variée et fragile est le plus exposé aux dangers du dérèglement climatique, et sa population pourrait le cas échéant, payer le prix fort.
Alors que les pays se préparent aux grands changements qui s’annoncent, la question climatique dont Glasgow a constitué un point d’étape, ne semble pas signifier grand chose aux politiques de ce pays et à ses dirigeants qui, eux, préfèrent poursuivre leurs interminables lutte au pouvoir, ne sachant encore quel système de gouvernement choisir.
Alors que la maison Tunisie risque de brûler sous l’effet du dérèglement climatique, on préfère regarder ailleurs: العزوزة هازها الواد وهي تقول العام طهمه( alors qu’elle est emportée par les flots, la vielle dame se réjouit d’une saison de bonnes moissons)