Les jeunes couples qui ont projeté de se marier en 2020 et qui s’y sont préparés en faisant de multiples sacrifices, ont été contraints par la crise sanitaire survenue subitement à tout revoir. Certains ont pris leur mal en patience et on tout reporté jusqu’à ce que le bout du tunnel soit visible. D’autres ont tout laissé tomber et les fiancés sont allés chacun de son côté à la recherche d’une nouvelle âme sœur. D’autres encore ont fait bon cœur contre mauvaise fortune, en optant pour le juste milieu. C’est leur cas qui nous intéresse ici. Ils se sont unis en limitant la cérémonie au strict minimum et en réduisant au maximum le nombre d’invités. Adieu outia, adieu fête d’enterrement de la vie de célibataire, adieu soirées dansantes jusqu’à l’aube dans un hôtel ou dans une salle des fêtes, adieu klaxons et cortèges, adieu voyages de noces…
Une fois chez eux, les jeunes mariés sont malgré tout heureux d’avoir sauté le pas et d’avoir atteint leur but. Bien plus, une agréable surprise les attend le lendemain. Au sentiment de frustration succède une quiétude garante de bonheur, parce que leurs dépenses ont été raisonnables, parce qu’ils n’ont pas de dettes à payer, parce qu’ils n’ont pas de crédit à rembourser sur des années et des années. Ils ont même réussi à sauver un petit pécule qui va leur permettre de s’offrir quelques « délices » à deux.
Cette situation inédite, engendrée par une contrainte, devrait inciter ceux qui s’apprêtent à fonder une famille à réfléchir. Dorénavant, au lieu des dépenses faramineuses, accablantes par des dettes et destinées uniquement à l’organisation de cérémonies tapageuses (compromises par des épidémies) ne faudrait-il pas opter un e fois pour toutes pour des joies moins coûteuses, moins tape à l’œil, ne présentant pas d’atteinte sérieuse au bas de laine et qui allégeraient les souffrances des prétendants et des parents. Aujourd’hui, les jeunes n’envisagent plus de se marier parce que cela coûte cher, très cher. Une leçon tirée de la crise de la covid permettrait sans doute le dé-grippage et la relance de la machine de l’union pour le meilleur et pour le pire.