La bande-annonce qui est d’ailleurs un bel aperçu de ce qui attend les spectateurs en salles. Il y a dans ce premier volet des aventures de l’espion français « un peu de Sean et beaucoup de connerie !». L’histoire se déroule au Caire en 1955. Tous les espions de la planète y complotent les uns contre les autres : Anglais, Allemands, Français et Soviétiques s’entre-déchirent autour du roi Farouk. Le président René Coty envoie alors l’agent Hubert Bonisseur de La Bath, alias OSS 117. Soit l’élite du renseignement hexagonal. Enfin, théoriquement. Car le « héros » est en fait un flamboyant play-boy, imbu de lui-même, raciste, misogyne et intellectuellement très limité. Bref, un type sans doute plus proche du Jean-Paul Belmondo du « Magnifique » que du Daniel Craig de « Quantum of Solace ». Le pouvoir de déduction du personnage campé par Jean Dujardin est même proche de celui d’un Rantanplan (le chien dans Lucky Luke) que d’un Sherlock Holmes.
On pourrait croire en effet que le film est raciste. Tout d’abord l’époque durant laquelle se déroule le film, à savoir la décolonisation et certaines remarques d’OSS 117 exprimant un « certain mépris » pour un pays, une région qui fait ses premiers pas dans l’ère moderne. De plus, une scène qui a marqué les esprits est celle durant laquelle l’agent s’en prend physiquement à un muezzin durant l’appel à la prière du fajr car il ne connaissait pas les us et coutumes. Le film n’est pas raciste car le cinéaste et le scénario font comprendre au public qu’il a affaire à une sorte de « tocard » pourrait-on dire. Connaissant cette réalité du personnage principal qui annule tout approche xénophobe et machiste, le public ne peut plus résister à l’effet comique.
Le pouvoir de déduction de Rantanplan !
Le rôle est de plus formidablement servi par des situations absurdes et des répliques percutantes. Des dialogues drollissimes donc, mais aussi une mise en scène soignée, un sens du rythme et du détails et une pluie de références permettant au cinéaste de s’appuyer sur les codes des films d’espionnage pour les retourner toujours en équilibre entre élégance et bouffonnerie. Et ici tout le monde en prend pour son grade. Pour conclure, « OSS 117: Le Caire nid d’espions » a rencontré un succès tel que deux suites seront tournées, se déroulant respectivement au Brésil et en Afrique noire. A redécouvrir !