Par Jamel Belhassen
Triste paysage footballistique que le nôtre. Encore un week-end sans compétition officielle. Après deux mois d’arrêt suite à la tenue de la Coupe arabe en décembre et la Coupe d’Afrique de Nation en janvier, voilà nos clubs et notre championnat au chômage. Une situation qui n’est pas nouvelle mais qui se répète depuis des années par la faute d’une mauvaise programmation.
La Ligue 1 reportée à plusieurs reprises n’a commencé qu’en novembre dans une infrastructure désuète et indigne d’un championnat professionnel. Les stades de Radés, d’El Menzah sont en piteux état, celui de Sousse est en travaux infinis, de Sfax non homologué par la CAF etc.
Au sommet de la Pyramide, un conflit qui s’éternise entre le Ministre des Sports et le président de la FTF. Un sélectionneur limogé alors qu’il était en route chez lui, à Bizerte. Il reçoit un coup de téléphone de la part de son employeur qui lui signifie son limogeage sans aucune évaluation objective de la participation de la Tunisie à la CAN pour éclairer l’opinion publique.
Les clubs censés être professionnels se débattent dans des problèmes financiers sans fin en l’absence de compétition, de sponsors et de recettes issues des rentrées au stade, huis clos oblige et incapables de régler leurs comptes avec la CNSS. Plusieurs d’entre eux sont en maille à partir avec le président de la FTF.
Et dire que nos clubs représentatifs entament la phase de poules de la Ligue des champions, le week-end prochains après une longue trêve de plus de deux mois sans aucun match officiel. Il ne faut donc pas s’étonner de les voir piétiner dans leurs courses vers les sommets ou d’assister à un championnat de Ligue 1 de bas niveau, si un jour il pourra reprendre du service car vu la crise financière actuelle de l’Etat et du ministère, la reprise pourrait être renvoyée aux calendes grecques et si un jour, elle devait reprendre, on jouera comme d’habitude trois fois par semaine avec tous les risques de blessures, de passion et de violence surtout que cette formule de play off et play out comporte beaucoup de stress et de dérapages incontrôlés.
Et encore une fois, les responsables de cette situation seront réélus pour poursuivre leur œuvre de destruction du sport numéro un ! Un paradoxe tunisien qui n’est pas près de connaître de fin. Tableau certes noir mais tableau fidèle à la réalité de notre football.