Il y a des évidences qui perdent tout leur sens en Tunisie, si ça peut être attachant et nous différencier sur certains plans (notamment linguistique comme le fameux « si déjà ») il y en a d’autres où ça devient inquiétant.
La Tunisie souffre d’un chômage à hauteur de 18,4% dont 42,8% chez les moins de 25 ans. Et ça, ça semble passer à la trappe.
Alors oui, le Président l’évoque en passant dans un discours et dans sa Consultation nationale… Oui les médias en parlent les jours suivant les bilans trimestriels de l’institut national de la statistique ou lors des sit-ins de chômeurs diplômés … Mais dans les faits, le chômage n’est pas encore une cause nationale à proprement dit!
Quand on sait que la Tunisie détient l’un des plus hauts taux de fonctionnaires au monde et que le FMI pour nous soutenir réclame des réformes structurelles, dont notamment la baisse de la charge salariale de fonctionnaires… Cela devrait être la priorité numéro 1 du gouvernement.
Mais il semble que le choix du gouvernement se soit porté sur des allocations « risibles » pour aider les familles les plus nécessiteuses… C’est que politiquement ça « fait bien »! Oui ça sied à l’image paternaliste (populiste plutôt?) d’un Président esseulé, en quête d’un pouvoir toujours plus autoritaire.
Certains syndicats remontés par la circulaire n°20, qui interdit une coopération directe entre un syndicat et une entreprise sans l’accord du gouvernement, ont redoublés de férocité, créant une situation qui n’est pas favorable à l’investissement.
Les patrons, ne voyant pas clair dans la situation politique ont fait preuve d’une grande réticence à investir.
Les partis politiques sur la touche depuis la dissolution du Parlement, n’ont dans leur programme politique aucun intérêt prononcé pour cette question, préférant aux débats politico-politique.
Reste que le premier responsable, qui est logiquement le gouvernement, n’instaure aucun débat sur la question, et se contente d’obeir au Président de la République, qui semble lui avoir d’autres priorités plus politiques.
Chacun fait comme bon lui semble, les partis se tirent dans les pattes, l’ugtt tape du poing et le président suit son plan… mais les tunisien, « le peuple » souffrent. Les plus démunis s’appauvrissent, ceux qui s’en sortaient encore, se déclassent … Et surtout le chômage progresse, poussant les jeunes à se jeter en mer et vidant le pays de sa force vive. Amenant le désespoir et créant une situation alors propice à la délinquance et l’insécurité.