Au fur des décennies, le Bougainvillier est devenu l’emblème de la Tunisie. Découvert au Brésil, l’arbuste été nommé comme tel en honneur de l’explorateur français Louis Antoine de Bougainville.
Dans toute la Tunisie, le bougainvillier trouve refuge. On le retrouve dans l’espace public certes mais aussi dans les foyers. Il semble se plaire à la campagne ou sur les îles (Djerba, Karkennah notamment). Le climat méditerranéen lui convient parfaitement et l’arbuste donne l’impression d’être heureux aussi bien sous le soleil que sous la pluie, qu’il vente ou qu’il neige (Tabarka). Pour ce qui est de ses fleurs, on en trouve de toutes les couleurs mais ce sont principalement le rose, le jaune et la nuance blanche que Tunisiens et Tunisiennes affectionnent le plus. Le bougainvillier a même fini par devenir l’emblème de Sidi Bou Saïd, c’est dire l’engouement!
Philibert Commerson a été le premier botaniste à décrire et nommer un spécimen de ce genre, récolté au Brésil lors de l’expédition autour du monde dirigée par l’explorateur français Louis Antoine de Bougainville. Philibert Commerson rendait alors hommage à Bougainville en nommant le genre « Buginvillaea », orthographe par la suite rectifiée en « Bougainvillea.e ».
L’arbre charmeur
Pour ceux qui ignoreraient, le bougainvillier est un arbuste grimpant par ses lianes sarmenteuses (des tiges longues) qui se hissent et cherchent à s’accrocher à un support quelconque. C’est une plante grimpante qui va littéralement décorer les murs par une floraison magnifique. Selon les espèces et s’il est cultivé en pleine terre, le bougainvillier peut atteindre 5 à 8 mètre de haut. Vertigineux ! C’est au moment de l’instauration du protectorat, en 1881 que l’arbuste a été introduit. A cette époque, à l’exception de la capitale Tunis, il y avait peu de centres urbains relativement importants dans un pays essentiellement agricole. Bâtie sur le modèle de la ville arabe, la cité s’ouvrait donc par les portes principales vers le nord, le sud, l’est et l’ouest et toutes conduisaient à de grands vergers d’agrumes et d’oliviers. Mais l’arbre qui constituera plus tard le socle de l’espace public était totalement absent. Et c’est ainsi que le bougainvillier fut introduit et avec lui tout un nouvel imaginaire et de nouvelles pratiques liées à des valeurs esthétiques. D’autres arbres, plantes et fleurs furent également introduits mais ça, c’est une autre histoire…